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dimanche 18 mars 2012

Violoncelle et piano: Sonate boréale / Partition gratuite

SONATE BORÉALE
 
Extrait PDF gratuit: 2e mouvement, Allegretto, ou Danse boréale

Cette partition est offerte pour usage privé. Pour toute performance en concert, seule la partition éditée est autorisée, et seul le Centre de musique canadienne est autorisé à la copier, la louer et la vendre.

This sheet music is offered for private use. For any concert performance, only the edited sheet music is authorized, and only the Canadian Music Centre is authorized to copy, rent and sell it. 

Cette musique est / This music is: © Antoine Ouellette SOCAN

La partition complète, avec la partie séparée de violoncelle, est disponible au Centre de musique canadienne:

Contact:  atelier@cmccanada.org  ou / or  quebec@cmccanada.org
 
Pour écouter la seule Danse boréale: https://youtu.be/kZVkdA_lS3I   Pour écouter toute la Sonate boréale:  https://youtu.be/DXu-DPK3Zi4
 
SONATE BORÉALE
(= Sonate #2, pour violoncelle et piano; opus 4)
Trois Mouvements: 
1. Largo
2. Allegretto
3. Largo
Dans ce paysage boréal, à Tadoussac, je suis là.
 
 
 Pour une introduction au cycle des trois Sonates pour violoncelle et piano:

 https://antoine-ouellette.blogspot.com/p/les-trois-sonates-pour-violoncelle-et.html

 
La Sonate boréale se présente en trois mouvements, deux vastes Largo, entrecoupés d'un Allegretto. Le qualificatif «boréale» s'est imposé parce que je trouve qu'il règne ici une atmosphère nordique: un Nord imaginaire, un paysage intérieur, un état sensible, parfumé d'odeur de cèdres et d'épinettes, un terrain rocheux couvert de mousses et de lichens, un ciel coloré par les aurores boréales. Une sorte de malaise aussi, tenant de la solitude ou de quelque chose s'en approchant. Cette description imagée vaut surtout pour les deux Largo.

Chacun des Largo possède sa propre mélodie principale. Le premier mouvement s'ouvre sur celle-ci:
(c) Antoine Ouellette Socan
 
Mais il s'agit d'une dérivée de la véritable mélodie principale qui apparaît un peu après et d'une manière discrète:
(c) Antoine Ouellette Socan
 
En passant, c'est de cette mélodie que dérive celle de la Danse boréale (Allegretto de la Sonate). Dérivées: comme en ces autres mesures combinant des éléments précédents, avec les arabesques hors tempo du piano:

(c) Antoine Ouellette Socan

Le second Largo, le troisième mouvement de la Sonate, s'ouvre directement sur sa mélodie principale, de courbe descendante et introduite par le seul violoncelle:
(c) Antoine Ouellette Socan

Dérivées pour elle aussi, tel en ce passage où ses durées rythmiques sont élargies et où elle se retrouve en notes appuyées à la main gauche du piano:

(c) Antoine Ouellette Socan
 
Ces mélodies jouent un rôle important: celui de soutenir la musique dans un déroulement temporel de durée relativement longue, chacun des deux Largo faisant autour de dix minutes. Mais ni l'une ni l'autre ne forme le matériau principal réel de l’œuvre. Les autistes appréhendent le monde à partir de détail et, peu à peu, prennent conscience de l'ensemble. Peut-être voient-ils le monde dans un tout petit détail. Ainsi, la Sonate est née et est basée sur le tout petit fragment sonore suivant: c'est de lui que vient le reste, c'est lui la racine, la source. La grande forme est un étalement du détail qui révèle alors tout le monde qu'il porte en lui:
(c) Antoine Ouellette Socan

Ce motif se retrouve partout dans les deux Largo. Sa forme préférée est la plus proche de sa nature: un éclat. Il se montre dès la mesure 8 de la Sonate, et devient aussitôt obsédant sous sa forme «en éclat». Vous pouvez vous amuser à le traquer dans le passage suivant (mesures 12 à 20 du premier mouvement):
(c) Antoine Ouellette Socan

Plus loin, il ponctue presque férocement un vif mouvement perpétuel du violoncelle:

(c) Antoine Ouellette Socan

Ailleurs, il se fait murmure d'accompagnement au piano d'un soliloque de violoncelle:

(c) Antoine Ouellette Socan

... se manifeste en «motif écho», comme ici au piano: attaque très forte suivie d'un decrescendo, puis d'un silence:

(c) Antoine Ouellette Socan

Ou comme ces autres «éclats échos», plus troublants, qui descendent peu à peu dans les profondeurs:

(c) Antoine Ouellette Socan

Bref, c'est ce tout petit motif qui fonde l'atmosphère de l’œuvre et son écriture, notamment au plan harmonique.

Une impression de solitude provient de ce que, ça et là, violoncelle et piano jouent à l'unisson, ou qu'ils jouent aussi de brefs solos, comme celui-ci du violoncelle:

(c) Antoine Ouellette Socan

... ou celui-ci du piano, qui débute par une grande arabesque ascendante basée directement sur le motif fondamental de la Sonate (il est partout!):

(c) Antoine Ouellette Socan

 Entre ces deux mouvements longs et denses, j'ai mis un court Allegretto de ton plus léger, comme un moment de détente. J'ai tiré-à-part cet Allegretto, sous le titre de Danse boréale. C'est l'extrait que j'offre, mais il n'est pas représentatif de la Sonate. Cette danse est peut-être plus celtique que nordique! Son début est presque candide:
 
(c) Antoine Ouellette Socan

Ce matériau est soumis à diverses transformations, dont ces quelques mesures à la fois animées et extatiques:

(c) Antoine Ouellette Socan

En trois minutes, tout au plus, la musique s'aventure dans toutes sortes d'épisodes concis, comme celui-ci où le violoncelle gazouille tel un oiseau:

(c) Antoine Ouellette Socan

Ou encore celui-ci, sorte d'invention à deux voix pour le piano seul (et le seul moment des deux premières sonates où l'armure change, passant ici du fa dièse de mi mineur aux deux bémols de sol mineur, cela pour quelques mesures fugitives - je déteste les modulations!):

(c) Antoine Ouellette Socan
 
La candeur initiale mène vers ce sommet sonore qui sera suivi d'une brève cadence de violoncelle. La fin se fait sur la pointe des pieds, le violoncelle égrainant quelques accords à la manière d'une guitare, et le piano répétant une cellule mélodique du thème.

(c) Antoine Ouellette Socan